UVECO
Induction
of microbial community responses and dissolved organic matter transformations
by UltraViolet radiation in marine ECOsytems
I. INTÉRÊT SCIENTIFIQUE | |
> Le rayonnement ultraviolet dans le milieu marin | |
> Les dommages causés par le rayonnement UV aux organismes planctoniques | |
> Les
processus de photoaltération de la matière organique dissoute |
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> Impact du rayonnement UV sur les processus de dégradation biologique et photochimique des composés soufrés du type DMS et DMSP | |
2. OBJECTIFS DU PROJET UVECO (click to go..) | |
Sites d'étude retenus dans le projet UVECO (click to go to ..) | |
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Le rayonnement solaire produit un large spectre de
radiations dont une partie correspond à des radiations ultraviolettes
(UV) dont les longueurs d’ondes sont comprises entre 200 et
400 nm. Le rayonnement UV-C, compris entre 200 et 280 nm, est efficacement
absorbé par l’atmosphère et n'atteint pas la surface de la
terre. Le rayonnement UV-B, compris entre 280 et 320 nm, est fortement
absorbé par l’ozone de la stratosphère et donc partiellement éliminé des
radiations atteignant la surface de la terre (Fig. 1). Cependant,
les UV-B résiduels (principalement entre 300 et 320 nm) peuvent induire
des effets prononcés sur les organismes vivants et la matière organique
détritique. Le rayonnement UV-A, compris entre 320 et 400 nm, est
très peu absorbé par l’atmosphère et atteint la surface de
la terre sans atténuation. Ce dernier, comme le rayonnement visible
(400-700 nm), est atténué par la charge en aérosols de l'atmosphère
et la nébulosité (Fig. 1).
Le flux d'UV-B atteignant la surface de la terre constitue
l'une des variables physiques susceptibles d'être modifiée dans
l'avenir en raison des changements climatiques d'origine anthropique
ou naturelle. L'un des facteurs majeurs responsables de l'augmentation
du flux d'UV-B résulte de la diminution de la couche d'ozone liée
au rejet dans l'atmosphère de composés chimiques destructeurs d'ozone
comme les chlorofluorocarbones (CFC). Ce phénomène a atteint une
dimension considérable en Antarctique, mais il touche également
dans une moindre mesure l'Arctique et des latitudes moyennes des
deux hémisphère à certaines périodes de l'année (Hofmann et Deshler,
1991 ; McKenzie et al., 1999). Un rapport récent (1) indique
que les dispositions prises en matière de réduction des émissions
de CFC semblent efficaces (même si un trou d'ozone d'une ampleur
jamais égalée a été enregistré en 2000 en Antarcticque; Angell
et al., 2000), et que le problème pourrait être résolu dans les
prochaines décennies. Cependant, ce rapport indique également que
si le rayonnement UV (UV-R) a pu augmenter de l'ordre de 10% dans
certaines régions, la diminution de la couche d'ozone n'est pas
le seul facteur explicatif. Des modifications de l'albedo de surface,
de la couverture nuageuse, des aérosols de la troposphère peuvent également
influer à grande échelle sur le flux d'UV atteignant la surface
du globe. La nébulosité et la quantité d’aérosols sont susceptibles
de variations significatives dans les prochaines années du fait
de la combustion des fuels fossiles (et de la production concomitante
de composés organiques solubles en phase aqueuse qui peuvent agir
comme noyaux de condensation) et du changement global de climat
(et de l’émission probable de DMS pouvant produire in
fine des sulfates et des noyaux de condensation). Ces deux
paramètres étant étroitement liés au changement global, des travaux
futurs devraient permettre d’évaluer leurs effets sur le
rayonnement UV à la surface de l’océan (Moran et Zepp, 2000).
Dans la colonne d’eau, la pénétration des UV-R
est contrôlée par le coefficient d’atténuation diffuse Kd,
qui correspond à la transmittance de la lumière solaire dans l’eau
de mer (Jerlov, 1976 ; Sogandares et Fry, 1997). Les valeurs
de Kd indiquent que les UV-R de plus courtes longueurs d’ondes
sont atténués plus rapidement et que le degré d’atténuation
décroît du domaine UV vers le domaine visible (Smith et Baker,
1979). Par exemple, en Atlantique tropicale, les profondeurs du
10% du flux d’UV de surface sont respectivement de 25, 35
et 60 m à 320, 340 et 380 nm (Herndl et al., 1998). Néanmoins,
le Kd ne varie pas seulement avec la longueur d’onde :
il peut varier en fonction du type d’environnement marin
considéré (Smith et Baker, 1979 ; Moran et Zepp, 2000). En
effet, le coefficient d’absorption des UV dans les eaux naturelles
dépend fortement des concentrations en matière organique dissoute
(MOD), en substances jaunes dissoutes (MOD chromophorique), en
détritus et matériel particulaires et en biomasse phytoplanctonique
(Smith et Baker, 1979 ; Kirk, 1994b ; Moris et al., 1995 ;
Nelson et Guarda 1995 ; Siegel et Michaelis, 1996 ; Sommuraga
et Psenner, 1997 ; Stambler et al., 1997 ; Smith et al.,
1999). Le coefficient d’absorption de la MOD est très faible
en fin du domaine visible (dans le rouge) et augmente exponentiellement
avec la diminution de la longueur d’onde dans le domaine
UV. Les systèmes marins côtiers sont donc caractérisés par un Kd élevé tandis
que les eaux pélagiques possèdent un Kd beaucoup plus faible. Les
profondeurs de 1% du flux UV de surface à 320 nm sont pour des
systèmes côtiers et pélagiques typiques respectivement de 6,8 et
de 49 m (Moran et Zepp, 2000). La MOD chromophorique contribue
majoritairement à l’absorption des UV-R dans l’océan,
en particulier dans les régions côtières (Kirk, 1994b ; DeGrandpre
et al., 1996) mais également dans les eaux oligotrophes (Siegel
et Michaelis, 1996). Cependant les travaux préliminaires de Vasilkov
(2001), ont indiqué que la Méditerranée apparaît comme une zone
relativement exposée aux UV-R avec un éclairement UV de surface
(moyenné sur 5 jours) de 8 kJ.m-2 (l : 290 à 400 nm) et une profondeur du 10 %
du flux UV-R de surface de 17 m. De nombreux écosystèmes aquatiques marins et d’eaux
douces sont donc susceptibles d’être exposés à une augmentation
(ou à une diminution) des flux d'UV-B au cours des prochaines années.
Il est donc important de continuer à évaluer les effets des UV-R
sur les écosystèmes aquatiques afin de prédire l’impact d’une éventuelle
modification du flux d'UV à la surface des océans.
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Parmi
les différents dommages causés par le rayonnement solaire, ceux
causés à l’ADN sont les plus importants. L’absorption
directe de photons UV-B par l’ADN entraîne la formation de
liaisons entre des bases pyrimidines adjacentes qui bloquent l’ADN
polymérase et les enzymes de reverse transcriptase. Les UV-A et
la lumière visible (400 à 700 nm; PAR) entraînent quant à eux des
dommages indirects qui résultent de l’absorption de photons
de ces bandes spectrales par différents chromophores (e.g., NADH,
NADPH, flavines, protéines). Ces molécules peuvent alors transférer
leur énergie à l'ADN et l'endommager ou conduire à la formation
d'espèces d'oxygène réactifs, dommageables pour l'ADN, les protéines
et les lipides. Les dommages directs ou indirects causés à l'ADN
conduisent aux mêmes effets avec un blocage de l'activité de synthèse
et de division. Une réparation incomplète de ces dommages peut
conduire à la mort cellulaire ou à l'apparition de mutations. Le
rayonnement UV et visible entraîne également une multitude d’autres
effets, principalement au niveau des membranes dont la plupart
sont "sublétaux" (e.g., altération de la perméabilité membranaire,
du transport actif, de la chaîne de transport d'électron, ou du
gradient électrochimique transmembranaire). Ces dommages peuvent
affecter la croissance et la division cellulaire et agir en synergie
avec les dommages causés à l’ADN pour augmenter la létalité (Fig.
2).
Les
réponses du phytoplancton à l'intensité lumineuse visible reçue
sont nombreuses et complexes (métaboliques, physiologiques). Le
rayonnement UV a également un impact important sur ces organismes
qu'il est important de bien appréhender mais surtout de bien différencier
des effets induits par le PAR qui peuvent au final se traduire
par le même type d'effet (production de pigments photoprotecteurs,
croissance réduite, production primaire inhibée, photodégradation
de certains composants cellulaires) mais engendré par des mécanismes
physiologiques totalement différents. Le rayonnement UV peut induire
une baisse significative de la production primaire, qui a pu être
mesurée jusqu'à une profondeur de 20 m en Antarctique durant un événement
de trou d'ozone (Smith et al., 1992). Ces effets se traduisent également
par une diminution importante des valeurs des paramètres photosynthétiques
du phytoplancton (Behrenfeld et al., 1995 ; Häder et al., 1998)
et par une augmentation importante de l'excrétion de photoproduits
dans le milieu extracellulaire (Pausz et Herndl, 1999). Il faut
noter que l'inhibition de la production primaire n’est pas
nécessairement accompagnée d’une variation significative
des concentrations en chlorophylle ou des composés photoprotecteurs
(Vinebrooke et Leavitt, 1998). Par ailleurs, il est connu que la
sensibilité du phytoplancton vis-à-vis du rayonnement UV varie
en fonction des espèces (Karentz et al., 1991; Wängberg et al.,
1996). Bien qu’aucune étude ne l'ait clairement établi pour
le milieu marin, il est vraisemblable que cette sensibilité est
plus importante pour les petites classes de taille, notamment les
picocyanobactéries (Prochlorococcus et Synechococcus),
du fait que leur génome ne présente qu'une faible redondance de
gènes ce qui accroît
[FP1]
l'impact
des mutations. L’étude par cytométrie en flux du cycle
cellulaire de Prochlorococcus dans le milieu naturel
a suggéré que cet organisme pourrait résister aux effets
néfastes des UV-R sur l’ADN en surface en décalant
de plusieurs heures le début de la phase de synthèse de ce
composé par rapport aux populations plus profondes (Vaulot
et al., 1995).
Fig. 2. Les
différentes étapes qui conduisent au stress cellulaire à partir
de l'exposition au rayonnement UV. Les dommages peuvent être occasionnés
directement par la dégradation photochimique de biomolécules (chemin
1) ou indirectement via la production de composés d'oxygène
réactifs (chemin 2a), qui peuvent alors causer des dommages plus
généraux à l'intérieur de la cellule (chemin 2b). Le stress se
manifeste en termes d'augmentation de la demande énergétique liée
aux mécanismes de protection et de réparation mis en place; de
modifications dans la composition cellulaire (e.g., contenu lipidique),
qui peut affecter la qualité nutritionelle des cellules pour les
maillons trophiques supérieurs; de baisse du taux de croissance
résultant des dommages photochimiques et de l'augmentation de la
demande énergétique (diminution du rendement de croissance); et,
après une exposition importante, d'une augmentation de la mortalité.
Les bactéries hétérotrophes sont également particulièrement
exposées au stress UV-R, car en plus de leur petite taille et leur
faible redondance génique, la plupart d’entre elles (à l’exception
des bactéries photosynthétiques non-oxygéniques) ne sont pas capables
[FP2]
de photoprotection
par des chromophores (Garcia-Pichel, 1994). Différentes études
ont fait la preuve que les UV-R avaient un effet inhibiteur
sur différentes fonctions physiologiques des bactéries marines
(activités de synthèse, de division, exoenzymatiques, …)
(Miller et al., 1999), même si, comme pour le phytoplancton,
les bactéries marines présentent une certaine diversité de
résistance au stress UV-R (Joux et al., 1999; Arietta et
al., 2001). Il a été montré que les UV-R pouvaient réduire
de 40 à 70% l'activité bactérienne en surface (Herndl et
al., 1993; Aas et al., 1996; Sommaruga et al., 1997; Joux
et al., données non publiées [travaux du PNEC ART5]). Afin
de réparer ces dommages, les bactéries sont capables de mettre
en place des mécanismes de réparation à la lumière (photoréactivation
par les UV-A et la lumière visible plus en profondeur) ou à l'obscurité (recombinaison/excision).
Les UV-R pourraient donc modifier la distribution spatiale
(en fonction de la profondeur) et temporelle (cycle jour/nuit)
de l'activité bactérienne hétérotrophe. Les UV-R pourraient également
modifier les voies biogéochimiques de transformation de l'azote,
du phosphore et du soufre, du fait de la sensibilité de certaines
espèces bactériennes impliquées dans le cycle de ces éléments
(Jeffrey et al., 2000).
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Des hypothèses récentes attribuent une place
grandissante au rôle des réactions photochimiques sur l'accessibilité et
la biodégradabilité de la MOD par les bactéries (Bano et al., 1998 ;
Benner, 1998). De larges modifications des molécules organiques comme
les acides gras et certains composés carbonylés comme les acides dicarboxyliques,
les cétoacides ou les composés dicarbonylés ont déjà été observées
dans l’atmosphère du fait de réactions directement ou indirectement
liées aux processus de photo-oxydation (Kawamura et Gagosian, 1987;
Sempéré et Kawamura, soumis, et références internes). Il est important
de noter que ces molécules interviennent dans le cycle de respiration
des organismes hétérotrophes et seraient abondamment présentes dans
les couches supérieures de l’Océan (Steinberg et Bada, 1984). Cependant,
du fait des difficultés analytiques liées à la matrice saline, peu
de travaux se sont concentrés sur l’étude de ces composés. Cependant, des travaux indiquent que la réponse
du bactérioplancton en présence de MOD exposée aux UV est fonction
de l’origine et certainement de la composition de la MOD avant exposition à ce
rayonnement (Naganuma et al., 1996 ; Obernosterer et al., 2001).
Initialement labile, du matériel pourrait devenir plus réfractaire à la
dégradation biologique et être à l’origine de la formation de composés
oxydants dommageables pour les organismes (Xenopoulos et Bird, 1997).
Inversement, certains composés réfractaires deviendraient facilement
utilisables par les organismes de la boucle microbienne (production
d’acides organiques de faible poids moléculaire, de composés azotés
comme l’ammonium, d’acides aminés libres et de phosphate). Concernant
les transformations de la MOD sous l'effet des rayonnements UV, quelques
travaux ont porté sur la production de composés carbonyles (Zhou et
Mopper 1997). D'autres études (Goes et al., 1996) se sont également
intéressées aux conséquences du rayonnement UV naturel sur la distribution
moléculaire des sucres et des acides aminés qui résultent en partie
de la dégradation de polysaccharides ou de protéines. Bien que certaines
de ces molécules comme les sucres n’absorbent pas directement les UV-R,
nos travaux préliminaires réalisés dans le cadre du PNEC ART5 (Tedetti,
2002), indiquent clairement que la photolyse UV des nitrates peut induire
une production de photosensibilisateurs comme les radicaux OH..
Ces radicaux pouraient modifier la structure moléculaire des sucres
ou des acides gras et produire des molécules à faible poids moléculaire
facilement assimilables par les bactéries. L'effet d'une modification
de la distribution moléculaire des sucres, des composés carbonylés
et des acides aminés sur l'assimilation bactérienne suite à une exposition
aux rayonnements UV reste encore relativement inexploré. Plus de 80% de
la DOM formée en milieu marin sont minéralisés par les bactéries marines
(Del Giorgio et al., 1997) dont 15% dans la couche de surface océanique
(Bianchi et al., 1999) soumise aux échanges gazeux air-mer et au rayonnement
ultraviolet. Les facteurs contrôlant le rendement de croissance des
bactéries (rapport du carbone transformé en biomasse sur le carbone
organique ingéré) apparaissent comme relatifs aux conditions environnementales
et physiologiques ainsi qu’à la qualité du substrat. Par exemple, la
photodégradation de la DOM produit des composés à faible poids moléculaire
qui sont généralement plus oxydés que les molécules précurseurs. Ces
molécules oxydées tels les acides organiques à faible poids moléculaire,
sont utilisées avec moins d’efficacité par les bactéries que des substrats
riches en énergie. Des résultats préliminaires indiquent une modification
de l’ampleur de la respiration bactérienne suivant l’intensité des
UV-R. De la même manière, les dommages cellulaires des bactéries peuvent
modifier les capacités minéralisatrices des bactéries (Aas et al.,
1996 ; Miller, 2000).
L'oxydation photochimique directe de la matière organique
dissoute colorée (CDOM) en carbone inorganique dissous est également
un processus important à prendre en considération. La photooxydation
chimique de la CDOM dans les zones côtières pourrait ainsi expliquer
le puits de carbone organique dissous d'origine terrestre (Johannessen
et Miller, 2001). Dans le milieu océanique, ce processus n'a jamais été quantifié de
manière précise, mais on suppose qu'il pourrait constituer un puits
important pour la MOD produite in situ (Mopper et al., 1991).
Compte tenu des fortes variations saisonnières et
inter annuelles du flux de photons et des teneurs en MOD dans la couche
superficielle océanique, il est important de préciser les processus
photochimiques de manière qualitative et quantitative. C’est en effet
pendant la période de plus fort rayonnement (mai-juillet) que se trouvent
associées une forte production primaire avec une production et une
accumulation de MOD dans les eaux de surface (Blight et al., 1995 ;
Williams 1995). |
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L'impact du rayonnement UV sur le cycle du sulfure
de diméthyle (DMS) et du propionate de diméthyle sulfonium (DMSP),
le principal précurseur du DMS, s'exerce à différents niveaux :
-
en inhibant
la croissance des organismes phytoplanctoniques possédant du DMSP
-
en stimulant
l'accumulation de DMSP à l'intérieur des cellules phytoplanctoniques
-
en inhibant
la dégradation bactérienne du DMSP et du DMS
-
en dégradant
photochimiquement le DMS
Les prymnesiophytes sont les principaux producteurs
du DMSP (Belviso et al., 2001). Les régions polaires, sub-polaires
et tempérées qui sont les plus touchées par la diminution de la couche
d'ozone, et donc par une augmentation du flux d'UV-B, sont aussi le
siège d'efflorescences massives de prymnesiophytes tels que Phaeocystis sp.
et de Emilinia huxleyi. La grande sensibilité de E. huxleyi au
stress UV-B a été démontrée au laboratoire (Buma et al., 2000 ; Garde
et Caillau, 2000). En inhibant la croissance des organismes phytoplanctoniques
possédant du DMSP, l'augmentation du rayonnement UV-B devrait réduire
la concentration du DMSP dans les eaux de surface. Cependant,
Sunda et al. (2002) ont montré que E. huxleyi pouvait augmenter
sa capacité de synthèse de DMSP en réponse à différents stress oxydatifs (forte
concentration en Cu2+, limitations en Fe ou en CO2,
exposition au rayonnement UV). Le DMSP agirait comme un agent antioxydant
permettant de neutraliser les composés d'oxygène réactifs générés à l'intérieur
de la cellule par les différents facteurs de stress oxydatifs. L'étude
de la réponse due au stress UV montre que l'augmentation de la concentration
intracellulaire du DMSP n'est apparemment pas stimulée par le rayonnement
UV-B mais plutôt par le rayonnement UV-A (Sunda et al., 2002 ; van
Rijssel et Buma 2002). Ce résultat semble assez logique si on considère
que les photons des UV-A sont les principaux responsables des dommages
oxydatifs. La sensibilité de la concentration de DMSP de surface à une
augmentation du rayonnement UV-B dans les hautes et moyennes latitudes
serait donc d'autant plus grande du fait de l'absence d'effet compensatoire
au niveau de la physiologie des algues. Le DMSP constitue une source importante, voire essentielle,
de soufre pour les bactéries, mais également une source de carbone
non négligeable (Kiene et al., 2000). L'effet des UV-B sur la consommation
bactérienne du DMSP en solution dans l'eau de mer est plutôt faible
et résulterait, selon Slezak et al. (2001), de l'inhibition partielle
de l'activité bactérienne. Celui des UV-A est bien plus important (Slezak
et al., 2001). Enfin, en bout de chaîne, la photolyse du DMS paraît
plus efficace dans le domaine des UV-A que celui des UV-B (Kieber et
al., 1996 ; Brugger et al., 1998). Cette photolyse s'effectue principalement
de manière indirecte en présence de photosenbilisateurs (Brimblecombe
and Shooter, 1986) et l'importance du processus de photolyse augmente
avec celle de la concentration de MOD (Brugger et al.,1998).
Il semble donc que l'effet des UV-A sur les processus
de production et de destruction des composés soufrés du type DMSP et
DMS soit supérieur à celui des UV-B. En conséquence, les effets climatiques
sur les processus de photolyse et de dégradation du DMSP par les bactéries
pourraient plus se poser en termes de changement du flux d'UV-A, lié à la
nébulosité, plutôt que d'UV-B, lié à la diminution de la couche d'ozone. |
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8 février, 2008
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