Lionel Guidi, Chargé de Recherche au Laboratoire d'Océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV) à l'Institut de la Mer de Villefranche-sur-Mer (IMEV), s'est vu décerné la Médaille de Bronze du CNRS par l'Institut National des Sciences de l'Univers. Cette Médaille récompense le premier travail d'un chercheur, qui fait de lui un spécialiste prometteur dans son domaine. Cette récompense représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes. Les travaux de Lionel Guidi sont parmi les premiers à avoir exploité les données de la génomique marine pour mieux comprendre et prédire la réponse des cycles biogéochimiques océaniques au changement global.
Les cyanobactéries du genre Synechococcus sont omniprésentes dans les mers du globe et contribuent fortement à la chaine alimentaire marine et au cycle du carbone. Certaines de ces cyanobactéries sont capables de changer de couleur pour s'adapter aux variations de leur milieu, mais les chercheurs ignoraient jusqu'à présent la localisation et l'abondance de ces « caméléons » du plancton. Des chercheurs du CNRS parmi lesquels des membres du LOV, et du CEA2 et leurs collaborateurs internationaux montrent que ces cyanobactéries capables de modifier leur pigmentation sont globalement les plus abondantes des océans (environ 40 % des Synechococcus) et plus nombreuses en profondeur et aux hautes latitudes. Cette capacité d'adaptation est un atout important pour un organisme planctonique qui est transporté par les courants dans des zones où la couleur de l'eau varie ce qui leur permet de continuer à fournir de l'énergie à l'ensemble du réseau trophique. Cette découverte est une avancée majeure dans la connaissance de ces organismes qui s'avèrent être d'excellents biomarqueurs du changement climatique. Ces résultats sont publiés dans la revue PNAS le 12 février 2018.
L'expédition Tara Oceans (2009-2013) a permis de collecter des échantillons de plancton dans tous les océans du globe à bord de la goélette Tara, et d'établir des catalogues d'espèces et de gènes à une échelle jusqu'alors jamais entreprise. Poursuivant l'analyse et l'exploitation de la plus grande base de données établie sur l'écosystème planctonique, les équipes du CEA, CNRS, EMBL et ENS, entre autres, viennent de franchir une nouvelle étape en analysant l'expression de plus de 100 millions de gènes appartenant à des organismes complexes allant des algues microscopiques aux petits animaux planctoniques. Ces équipes ont montré que des gènes très différents s'expriment selon la température de l'eau ou la concentration en nutriments des zones océaniques étudiées. La moitié de ces gènes est inconnue, ce qui indique que l'océan, étant déjà un formidable réservoir de biodiversité, recèle en même temps un énorme potentiel de fonctions génétiques à découvrir. En utilisant des méthodes d'isolement et de caractérisation de cellules isolées, les chercheurs ont pu explorer plus spécifiquement le rôle des gènes présents dans ce compartiment peu étudié, incultivé mais très abondant du plancton, premier maillon d'une longue chaîne alimentaire.
Une équipe internationale, menée par des chercheurs de l'Institut universitaire européen de la mer (UBO, CNRS, IRD), et impliquant le LOV (Lionel Guidi), a montré que le transfert de carbone dans l'océan profond dû aux diatomées avait été sous-estimé.
Analyse des variations spatio-temporelles du zooplancton gélatineux et son effet sur les flux de matière à l'aide d'une approche combinant expérimentation et écologie numérique
LE VENDREDI 24 NOVEMBRE 2017 à 14h00 en salle Trégouboff. Directeurs de Thèse : Fabien Lombard et Lionel Guidi
Avec le soutien du programme MERMEX/MISTRALS du CNRS-INSU, une équipe internationale1 vient de réaliser une synthèse2 des différentes régionalisations proposées jusqu'ici pour la mer Méditerranée. Cette synthèse constitue un référentiel spatial pertinent pour la mise en place de futures actions de gestion et de protection des écosystèmes marins en Méditerranée. Elle permettra également de guider les futures études écologiques et biogéochimiques en mer Méditerranée, en aidant notamment à la planification de campagnes en mer.
Pour la première fois, des équipes de recherche allemandes, françaises et américaines ont, grâce à l'Underwater Vision Profiler développé au LOV, mis en évidence dans les océans Pacifique et Atlantique l'existence d'un transport vertical très marqué de la production marine vers les abysses, aligné le long de l'équateur. Cette colonne de particules entre la surface et le fond qui s'étend sur plusieurs milliers de km a une largeur inférieure à 500km. Ce phénomène semble persistant, car il a pu être observé à 8 reprises lors des campagnes océanographiques (dont TARA Ocean) conduites à différentes saisons. Les résultats suggèrent que l'export résulte du couplage entre d'une part des processus biologiques comme la production primaire locale dans l'upwelling équatorial et la migration verticale du zooplancton, et d'autre part des processus physiques liés aux courants zonaux profonds le long de l'équateur, ces derniers entretenant une sorte de canal favorisant la sédimentation des particules et limitant leur dispersion latérale. Les futures recherches devront évaluer les effets de cette nouvelle voie d'export sur la biodiversité des organismes profonds.
This article is part of the themed issue 'The peculiar carbon metabolism in diatoms' published on the 17th of July in the Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences 10.1098/rstb.2016.0397