Une récente étude scientifique réalisée par des équipes coréennes et françaises, impliquant Nathalie Vigier*, a mis en évidence des niveaux particulièrement élevés de concentration en lithium dans les eaux du fleuve Han mais aussi dans les réseaux de distribution publique d'eau potable de la mégapole coréenne.
En traversant l'agglomération de Séoul, la concentration en lithium dissous du fleuve Han est multipliée par 6 et co-varie avec la densité de population.
Le lithium est un métal trace (comme le mercure ou le plomb...) d'intérêt stratégique pour la fabrication et l'utilisation des nouvelles technologies (piles au lithium, téléphones portables, ordinateurs portables...).
Son exploitation et son « recyclage » en font donc un sujet d'étude majeur pour l'évaluation des impacts sur l'environnement mais aussi sur la santé de l'Homme. D'autant que les recherches sur l'impact du lithium et de sa toxicité dans les écosystèmes marins côtiers restent encore sporadiques, comparé aux autres éléments en traces métalliques comme le zinc ou le cuivre.
Par ailleurs, les scientifiques démontrent avec une approche isotopique que la contamination en lithium à Séoul provient essentiellement des matériaux industriels de grande consommation (piles de portables, détergents...), situation aggravée par l'absence de processus de dépuration et de potabilisation efficaces pour cet élément.
* chercheuse au Laboratoire d'Océanographie de Villefranche-LOV/IMEV-CNRS-SU; l'étude a été financée côté français par le projet ANR ISO2MET (twitter : @ISO2MET_project)
En savoir plus :
BBC, intervention radio de Nathalie Vigier à partir de 27 mn 33 dans Science in Action
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