La connaissance des schémas de répartition et de la composition des communautés planctoniques présente un intérêt tout sauf négligeable.
En effet, outre le fait qu'ils constituent le premier maillon de la chaîne alimentaire, ou qu'ils soient au centre de nombre de processus océaniques globaux majeurs ("pompe à carbone"), ils se révèlent être aussi des indicateurs-sentinelles des variations environnementales et climatiques. Et cette liste n'est pas exhaustive !
Or, les données sont encore trop peu nombreuses ou inadaptées à cet égard, et surtout, les méthodes d'obtention employées pour ces données sont très diverses sans être toujours "standardisées", de sorte que les résultats qui en découlent sont plutôt hétéroclites et ne permettent pas toujours de s'appuyer sur un socle scientifique suffisamment pérenne et cohérent à l'échelle mondiale pour optimiser et élargir la compréhension de l'écosystème planctonique.
Bien qu'il y ait des exceptions et que certaines méthodologies aient bien un caractère protocolaire standardisé comme la télédétection passive de la couleur de la mer, qui fournit des informations mondiales sur la distribution et la concentration de la chlorophylle a, ou encore l'enregistreur de plancton en continu (CPR), les solutions qu'elles apportent du point de vue taxonomique, spatiale et temporelle sont loin d'être suffisantes.
De nouvelles technologies qui fourniraient beaucoup plus d'informations taxonomiques ont fait irruption parmi les outils d'observation disponibles pour l'océanographe et il est apparait donc crucial de mettre en place un programme d'échantillonnage mondial systématique et continu qui en tirerait parti.
Photo* : Comparaison de l'ensemble de la plage des tailles du plancton (en diamètre sphérique équivalent; ESD) pouvant être échantillonnée par les méthodes optiques et d'imagerie disponibles. Les lignes pointillées représentent la plage de taille opérationnelle totale à partir d'informations commerciales, tandis que la ligne rouge représente la plage de taille pratique efficace pour obtenir des informations quantitatives.
Dessins de Justine Courboules.
En particulier, le Laboratoire d'Océanographie de Villefranche (LOV/Institut de la Mer de Villefanche-IMEV) dispose pour ses études sur le plancton d'une Plateforme d'Imagerie Quantitative (PIQv) de référence, dont elle a développé les outils comme The Underwater Vision Profiler (UVP), the Zooscan, etc... et qui est aussi animé dans le cadre de EMBRC-France.
Les détails des méthodologies et instrumentations liées à l'observation du plancton et les solutions qu'elles procurent sont abordées dans un article récent écrit par Fabien Lombard en premier auteur (Maître de conférence au LOV/Institut de la Mer de Villefranche-IMEV/Sorbonne Université-SU) - en collaboration avec d'autres chercheurs du LOV, Julia Uitz, Lars Stemmann, Marc Picheral, Jean-Olivier Irisson, Sakina Dorothée Ayata - dans Frontiers in Marine Sciences, "Globally Consistent Quantitative Observations of Planktonic Ecosystems".
* issue du magazine scientifique Frontiers in Marine Sciences, article "Globally Consistent Quantitative Observations of Planktonic Ecosystems"
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