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03
Mai

Les communautés planctoniques : un indicateur pertinent pour les Aires Marines Protégées (AMP) dans leur poursuite de leurs objectifs de conservation des ressources. Exemple d'une étude au Parc Naturel marin de la Mer d'Iroise (PNMI)

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Les communautés planctoniques : un indicateur pertinent pour les Aires Marines Protégées (AMP) dans leur poursuite de leurs objectifs de conservation des ressources. Exemple d'une étude au Parc Naturel marin de la Mer d'Iroise (PNMI)

Photo haut : Barge Rousse ©Benoît Dumeau/Agence des aires marines protégées - Photo bas : Phoque gris ©Erwan Amice/Coeur de Nature/SIPA
Situé sur
un plateau peu profond bordant l’ouest de la Bretagne, le Parc Naturel marin de la Mer d’Iroise (PNMI), première Aire Marine Protégée (AMP) française créé en septembre 2007, s'étend sur 3550 km2 de la mer d’Iroise.

L'objectif est de protéger sa diversité mais aussi de permettre une exploitation durable des ressources marines, tout en facilitant l'étude des écosystèmes et du milieu marin.

La mer d'Iroise se distingue en effet par une riche biodiversité, notamment macroalgale mais aussi animale, qui constitue le cœur des activités culturelles et économiques de la région.
Le Parc est peuplé de plus de 300 espèces différentes, dont certaines ont un statut de conservation prioritaire tel que le phoque gris, le requin pèlerin, le dauphin commun ou les pétrels.

Mais il a aussi un rôle fondamental dans l'activité économique locale, en particulier celle de la pêche à la sardine.

Plusieurs chercheurs et membres du Laboratoire Océanographique de Villefranche (LOV-Institut de la Mer IMEV - Sorbonne Université SU) - Fabio Benedetti, Laetitia Jalabert, Corinne Desnos, Amanda Elineau, Jean-Olivier Irisson, Fabien Lombard, Lars Stemmann, Marc Picheral - ont publié une étude dans Frontiers in Marine Sciences, "The Seasonal and Inter-Annual Fluctuations of Plankton Abundance and Community Structure in a North Atlantic Marine Protected Area", qui s'attache à mettre en évidence la dynamique spatio-temporelle des communautés planctoniques dans la mer d'Iroise, dynamique qui reste relativement mal connue.

Cette analyse a été conduite avec la Plateforme d'Imagerie Quantitative de Villefranche PIQv, plateforme EMBRC-France

 

uvp

Underwater Vision Profiler (UVP) ©LOV/IMEV

Pour ce faire, les données collectées sur place ont été analysées afin de décrire la variabilité spatiale (zone côtière et au large) et temporelle (saisonnière et interannuelle) de l'abondance, de la diversité et de la composition de la communauté mais aussi de la structure de taille du phytoplancton et du mésozooplancton.

Elles ont également permis de prendre en compte un autre paramètre essentiel : identifier le lien entre ces propriétés et les variables environnementales mesurées in situ.

En adéquation avec les objectifs du Parc de garantir une consommation durable des ressources et de soutenir la pêche locale il est ainsi envisageable, avec l'aide d'une telle étude, de contribuer à la compréhension de la dynamique saisonnière des sardines et ainsi dans le futur de mieux gérer les stocks de sardines disponibles en convenant d'un effort de pêche soutenable à long terme pour cette population.

En effet, par example, les changements saisonniers dans la structure de taille du zooplancton que les scientifiques ont décrits montrent des variations concomitantes avec les fortes tendances saisonnières des captures totales de sardines (des individus plus grands sont trouvés en été). 

Au-delà de la Mer d'Iroise, de tels résultats démontrent que davantage d'études examinant la variabilité des propriétés des communautés de plancton (production primaire et secondaire, communauté et structure de taille) et leur covariation avec le climat sont nécessaires pour comprendre comment les AMP peuvent tirer parti des approches écosystèmiques pour atteindre leurs objectifs de conservation

Elles indiquent clairement la nécessité d'élargir les observations à des indicateurs écologiques variés et pertinents. Et en particulier, le plancton apparait comme un indicateur crucial pour la gestion de la biodiversité car ils sont nécessaires pour interpréter la dynamique de leurs prédateurs qui sont souvent la cible de priorités de conservation en raison de valeurs économiques ou de conservation.

Les séries chronologiques complètes sur le plancton restent trop rares et / ou trop courtes pour constituer une base de données à grande échelle qui permettra d'identifier les tendances spatio-temporelles du GES (Good Environmental Status) des écosystèmes marins européens en fonction des contraintes environnementales (cf. Marine Strategy Framework Directive MSFD 2008/56/EC)

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