Photo : Groupe de Pelagia noctiluca Crédits : Christian Sardet/LBDV-IMEV
Fabien Lombard, Maître de conférence de Sorbonne Université et chercheur au Laboratoire d‘Océanographie de Villefranche (LOV-IMEV/SU/CNRS) et Lucas Leclère, chercheur au Laboratoire de Biologie du Développement (LBDV-IMEV/SU/CNRS) ont partagé leur expertise sur les méduses à l’occasion d’un article de Nice Matin paru sur le sujet samedi 27 Juin

Présente en grand nombre en Méditerranée, notamment en Méditerranée occidentale, la Pelagia noctiluca est une méduse urticante bien connue des baigneurs azuréens. Souvent seule espèce de méduses qu’il leur est donné de croiser sur leur côte, la rencontre peut se solder par une désagréable brûlure.

Il ne faut pas y voir là une vilaine attaque « gratuite ». Quand une méduse « pique » c’est d’abord pour chasser une proie et s’en nourrir.

Chez tous les cnidaires* la technique de chasse consiste à attendre qu’une proie touche les tentacules. Au contact des filaments de la méduse des cellules appelées cnidocytes sont stimulées et produisent des capsules urticantes.

Lucas Leclère explique que « sous pression, elles explosent, d’une certaine façon, en projetant un filament dans la proie ». Le filament va alors inoculer du venin pour la paralyser.

Bien qu’« ennemie » du baigneur et du tourisme, la méduse a un rôle écologique essentieldans la chaîne alimentaire et régulent le plancton.

Lucas Leclère est catégorique : « les éliminer serait une catastrophe écologique ».

Si on a tendance à se préoccuper de la présence de méduses l’été, Fabien Lombard, rappelle que « des méduses on en a en continu, été comme hiver, leur saison préférée, en Méditerranée, est le printemps ».

En réalité les méduses vivent surtout au large et sont "portées" par le courant ligure :

« Quand ce courant se rapproche des côtes le cortège de méduses survient » explique le scientifique.

La Pelagia noctiluca est une « itinérante », toujours de passage sur le littoral azuréen.

Lucas Leclère indique que « quand on la voit ici, elle ne fait que passer au large de Nice avant d’aller jusqu’en Catalogne et aux Baléares puis de revenir par la Corse et le golfe de Gênes »

En somme, un tour continuel, au gré du courant qui la maintient dans ce circuit.

 

*La méduse appartient au groupe des cnidaires, comme les coraux ou l’anémone.

Plus :

- article journal Nice-Matin 27 JUIN : "Les méduses de passage sur le littoral azuréen"

- Nice-Matin en ligne, 27 JUIN : "Les méduses dérangent, mais pourquoi les éliminer "serait une catastrophe écologique"?