L'OBSERVATOIRE
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En amont de deux autres événements auquel il participera cette semaine autour de l'océan et/ou du réchauffement climatique (colloque de la Task Force Océan du 27 au 29 Janvier 2020; colloque de l'Académie des Sciences, le 28 et 29 :"Face au changement climatique, le champ des possibles"), Jean-Pierre Gattuso, Directeur de Recherche au Laboratoire d'Océanographie de Villefranche (LOV-CNRS/SU), est intervenu Vendredi 24 Janvier - auprès de Alexandre Schickele, Doctorant ECOSEAS et de Richard CHEMLA, Président du Centre de Découverte Mer et Montagne (CDMM) - dans une conférence au MAMAC (Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain) de Nice, organisé par le CDMM et intitulé "Réchauffement climatique en Méditerranée".
Il a rappelé ainsi quelques chiffres clés sur la Grande bleue : elle représente 0,7 % de l'océan mondiale mais 28% des espèces endémiques; 7,5 % de la faune, et 18 % de la flore, marine.
C'est une région au cadre unique tant par son environnement que par la richesse des cultures qu'elle abrite (400 sites UNESCO et 236 aires marines protégées)
1ère destination touristique, avec 450 ports et terminaux, elle représente 30 % des échanges maritimes mondiaux, et 25% du transport maritime de pétrole.
Sa population est passée de 95 millions en 1979 à 150 millions en 2008 (le double en été) avec une prévision de 174 millions d'ici 2025...
En absorbant une partie du gaz carbonique, les mers et les océans agissent comme un régulateur du climat mais qui a ses limites : ainsi avec l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre on assiste à un réchauffement des eaux mais aussi à leur acidification (renforcée par la hausse des températures).
Et la mer Méditerranée n'échappe pas à cette règle.
Dans la rade de Villefranche, Jean-Pierre Gattuso annonce un réchauffement très rapide de 0,8 degrés par décennie (0,11 degrés à l'échelle globale) et, en ce qui concerne l'acidification, une diminution de 0,028 unités pH par décennie (ce qui, depuis 1800, représentera 152 % de diminution d'ici 2100)
Avec le changement climatique lié aux activités humaines et en particulier aux émissions de gaz à effet de serre, c'est tout un équilibre écologique mais aussi social et économique qui pourrait être bouleversé :
- migrations d'espèces entre sud et nord de la Méditerranée (poisson lune...) tandis que d'autres espèces, qui ne peuvent migrer, sont en danger d'extinction (organismes calcaires, herbiers de Posidonie)
- d'où un risque de réduction de la biodiversité, et d'un changement des communautés
- montée des eaux : à l'échelle régionale il y a beaucoup d'incertitudes, on parle de plus ou moins 10 cm d'ici 2100 (à l'échelle globale entre 30 et 110 cm)
- risque de "crise économique" et "écologique" liée à la pêche : en Méditerranée cela représente 314 00 emplois directs.
Les pays méditerranéens importent plus qu'ils n'exportent. En 50 ans il y a eu une diminution de 41 % des mammifères marins et poissons carnivores et 34 % des poissons, avec l'Ouest et la mer Adriatique qui se révèlent être les zones les plus touchées.
Sans action, 20% des poissons exploités et invertébrés disparaîtront localement d'ici 2050.
En parallèle cependant, on a pu relever des signes encourageants en ce qui concerne le thon rouge...
Jean-Pierre Gattuso attire aussi l'attention sur les pollutions diverses et variées : eaux usées, rejet des boues rouges (usine d'alumine Altéo près de Marseille), les ordures ménagères...etc...
Et sur l'impact d'autres agressions locales comme le mouillage sauvage dans la rade de Villefranche (nuisible aux herbiers de Posidonie par ex.).
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